Mélodie MacArthur - Élève de la Day Class

Mélodie est née en ce jour du 15 mai 1994, alors que le soleil reprenait son ascension milles fois exécutées, milles fois reprise par la lune, dans une ville voisine à celle de Québec. Fille unique, ses parents passeront le plus de temps possible avec elle, la couvant de leur amour et de quelques jouets. Peu à peu, Mélodie développa un caractère difficile, celui que sa mère avait et montrait encore. Son père, désespéré à l'idée que sa chère fille ai les mêmes difficultés que sa mère plus tard, tenta de raisonner son esprit, mais déjà il était trop tard. Mélodie commença à se méfier de cet étrange père, et se rapprocha au grand dam de ce dernier de sa mère. Lentement, au fil des années, le caractère de Mélodie se dégrada jusqu'à déborder sur son éducation, qui restait difficilement stable.
Mais en octobre 2006, alors que la jeune fille avait douze ans et rentrait du collège à pied, emmitouflée dans sa doudoune, elle vit une scène qui marquera sa vie. Depuis déjà quelques semaines des meurtres avaient lieu dans leur bourgade et même dans la ville de Québec. D'étranges policiers ne cessaient de les rassurer, qu'ils allaient mettre un terme à ses attaques. Mais un soir que Mélodie prenait le chemin de la maison, un cri étouffé la stoppa. S'avançant prudemment vers une ruelle, la jeune fille se risqua un coup d'œil et vit l'assassin de tout ses gens. Un Vampire. Un level D en transition pour devenir level E, ce que la jeune fille ignorait. Le level D vidait une jeune femme de son sang, atténuant lentement ses soubresauts de peur au fur et à mesure qu'il aspirait sa vie. Lorsqu'enfin, plus une goutte de liquide rouge ne venait à couler dans les artères de sa victime, le level D la lâcha, se retourna et vit Mélodie. A une vitesse surnaturelle, il l'attrapa, la plaqua contre le mur de la ruelle et l'empêcha de crier en posant sa main sur sa bouche. Mais le Vampire avait encore une once de volonté en lui, il n'était pas encore totalement devenu un être sanguinaire. Ceci permit à un Hunter – l'un des étranges policiers - qui passait par là de venir au secours de Mélodie et de la sauver. Le level D trépassé, le Hunter se tourna vers une Mélodie recroquevillée au sol, en larmes, terrorisée. Lorsque le vampire vint et s'agenouilla devant elle, l'adolescente tenta de fuir mais l'homme la rattrapa par le bras et la rassit devant lui. D'une voix hachée par la terreur et les larmes, elle lui demanda:

- C'est … Un, un Vampire ?
- Oui, c'en était un.
- Vous, vous … Vous en êtes un vous aussi ? Mélodie crut s'évanouir en voyant le léger sourire du Hunter dévoiler de fins crocs pointus.
- Oui, j'en suis un.
- Vous allez . Me, me faire …
- Du mal ? Non, je suis ce qu'on dira un « gentil » Vampire …
- Que voulez-vous dire par là ?
- Déjà, que je ne vais pas transpercer ton joli cou. Mélodie frémit. Et continua ses questions. Elle resta ainsi, accroupie contre le mur, coincé par le Hunter, les yeux rivés dans les siens légèrement bordeaux, tremblante contre son bras qui la maintenait bloquée dans la ruelle avec lui et les deux cadavres plus loin.
- C'est bon, tu as fini ?
- Ou, oui … Laissez moi partir, je vous en prie …
- Tu en sais trop, Mélodie … Bien trop …
- Pitié … Ne me tuez pas …
- Je te dis que je ne te tuerai pas, rassure-toi … Mais … Pour ta survie et celle de mon espèce, je me dois de faire quelque chose …
- S'il vous plait …

L'homme planta son regard dans celui de Mélodie, qu'il immobilisa en lui tenant fermement le menton. Lentement, il entama le processus d'hypnose. Il chuchota ce qu'il souhaitait que l'adolescente retienne.

- Tu marchais dans la rue pour rentrer chez toi après les cours. Mais un homme te tira dans une ruelle et t'agressa. C'est l'assassin de ses deux dernières semaines. Alors que tu tentait de te défendre et de fuir, une silhouette apparaît. C'est un des policiers. Il te sauve et tue le meurtrier de toutes ses personnes. Tu t'es évanouie alors qu'il se battait.

Mélodie regarda encore un instant l'homme, avant que son regard ne s'éteigne, que ses paupière ne se closent et que l'adolescente ne s'évanouisse dans les bras du Hunter.

A son réveil, Mélodie se trouvait dans un hôpital. Clignant des yeux, tournant la tête, gênée par un tube dans ses narines, la jeune fille vit son père assis sur une chaise, serrant la main de sa chère fille. Il était en larmes. L'enlaçant doucement pour ne pas lui faire mal, Alaric – ainsi se nommait son père – lui murmura alors les douces paroles rassurantes d'un père. Mélodie se laissa faire, puis murmura faiblement:

- Où est maman ?
- Oh ma puce … Alaric essuya de nouvelles larmes.Et n'osa affronter le regard de son enfant. Elle … Cécilia est … Elle a été tuée … Dans l'après-midi, par le meurtrier en série … Alors que tu étais en cours et que j'étais arrivé à la maison …

Mélodie sentit une bonne partie de son monde s'effondrer. Sa mère … Morte ? Et son père était là ? La jeune fille rangea cette information dans un coin de son esprit et laissa son père essuyer les larmes de son enfant. Lentement, Mélodie lui demanda comment était-il encore vivant.

- Un policier passait par là et m'a sauvé …
- Un policier ? A quoi ressemblait-il ? Lorsque le Hunter avait effacé la mémoire de Mélodie, il avait omis un détail: Son apparence.
- Corps banal … Cheveux noirs qui partent en épis … Des yeux noirs je crois …
- C'est le policier qui m'a sauvé …

Le père et la fille restèrent silencieux, à s'observer, Mélodie respirant lourdement, Alaric caressant les doux cheveux d'or de sa chère et tendre petite fille. Jamais Mélodie ne revit ce fameux policier.

Mélodie resta longtemps à l'hôpital car une autre terrible nouvelle vint s'abattre sur elle: l'agression qu'elle a subit lui a provoqué un tel choc externe comme interne que son cœur a développé une déformation, qui l'empêchera pour très longtemps à faire du sport intensivement. Pour la jeune fille dont le jogging était le seul sport pratiqué qu'elle appréciait avec ses amies, ce fut difficile à accepter.

Un jour, Mélodie surprit son père avec un homme dans le salon. Ce dernier partit, Alaric se leva et vint vers l'expression interrogatrice de sa fille, celle-ci le questionna.

- Qui était-ce ?
- Un promoteur immobilier. On vend la maison.
- Hein ?!
- Oui, j'ai revu le policier et il n'est pas sur qu'on soit en sécurité ici. Il m'a parlé d'une académie, un peu plus au centre des terres du Canada, où nous seront en sécurité.
- Mais … Mais c'est ici chez nous ! J'ai mes amis, tu as ton travail …
- Je sais Mélo'. Mais préfères-tu vivre autre part et te faire de nouveau amis en étant en sécurité où vivre ici et risquer ta vie chaque jour ?
- …
- Ne t'inquiètes pas, on ne part pas après-demain. D'ici un mois, ça suffira. Alaric commença à partir dans la cuisine lorsque la voix de sa fille le fit se retourner.
- Papa … Je voulais te demander.
- Oui ?
- Tu as dit avoir vu maman mourir … Pourquoi tu ne l'as pas sauvé toi ? Un silence accueillie les paroles de Mélodie. Celle-ci transperçait le regard de son père, qui baissa le sien.
- Je ne pouvais pas Mélo' …
- Si tu pouvais !
- NON !! Le cri de son géniteur fit bondir la jeune fille. Elle vit alors de nouvelles larmes briller dans les yeux bleus de ce dernier. Sans un mot, l'homme s'enfuit comme un voleur dans sa chambre. Un débris de verre carra la mâchoire de Mélodie et lui mouilla les joues. Peu de temps après, le violon de son père résonnait dans la maison. Mélancolique, triste. Et furieux à la fois. Furieux contre lui-même.

Un mois et demi plus tard, les MacArthur prenaient le large. Dans le train, pas un mot n'était échangé. Rapidement, ils arrivèrent à la Moonlight Academy. Alaric devint le professeur de musique de la Day Class, dans laquelle Mélodie suivait les cours. Mais rapidement, le père se rendit compte de l'ignorance qu'éprouvait sa fille pour le règlement et le mur qu'elle formait entre elle et lui qui ne cessait de grossir. Cela fait cinq ans que la jeune fille et son père sont dans l'établissement, et très très peu souvent, Alaric eut l'occasion de parler à sa fille.